18. Ephèse la dernière

 

 

 

 

Nous savons que nous appartenons à la Partie cosmique Éphèse et nous l’avons logiquement positionnée la dernière dans le cycle de la matière (voir chapitre 9 : « les Parties cosmiques »).

 

Bien que notre étude soit d’une totale logique, nous devons revenir sur le sujet, du fait d’une incompréhension pouvant survenir à la lecture de deux passages donnés dans la grande Édition du Message de 1931 :

 

Premier passage (Exposé n°81 §63-65 « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » - Message du Graal – Grande Édition - Abdruschin) :

 

« Nous appartenons à la toute première Partie de ce cycle de la matière, nous sommes les premiers, à l’avant-plan, à la pointe de sa course. Avant nous, il n’y avait rien de semblable, mais après nous, cela continuera éternellement.

 

La Partie à laquelle nous appartenons, traverse donc tout le parcours pour la première fois et avant toutes les autres. C’est pourquoi la Terre joue un rôle particulièrement grand, parce que c’est sur elle, en tant que le corps cosmique de matière dense le plus mûr, que doit se dérouler tout l’événement cosmique décisif.

 

Ce que nous vivons présentement et ce qu’il y a devant nous n’est pas encore une répétition. Ce n’est pas quelque chose qui a déjà eu lieu au cours de l’événement cosmique. »

 

Second passage (Exposé n°81 §141-142 « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » - Message du Graal – Grande Édition - Abdruschin) :

 

« Lorsque se clôt maintenant le cycle de tous les événements passés, alors arrive ainsi pour cette Partie cosmique arrivée pour la première fois à maturité dans toute la Création, la coupe, la moisson et le tri. Encore jamais, depuis l’existence de toute la matière, ceci n’est jusqu’ici arrivé, car notre Partie cosmique précède toutes les autres dans le parcours circulaire éternel, comme étant la première qui doive en passer par là. 

 

Pour cela aussi, il y a deux mille ans, le Fils de Dieu fut incarné sur cette Terre. Ce fut un événement cosmique qui se déroula dans la première Partie la plus mûre de toute la matière, mais qui ne se répétera jamais; car pour les Parties suivantes, l’événement survenu ici continuera sans cesse d’agir. C’est pour cela que cette Partie, comme étant la première, entre dans un nouvel événement qui ne fut encore jamais, mais qui se répétera toujours, après nous. C’est l’éclatement de la matière formée que l’hypermaturité entraîne avec elle dans un processus naturel. »

 

De prime abord, ces passages peuvent nous laisser penser qu’Éphèse serait, non pas la dernière, mais la première de toutes les Parties cosmiques habitées dans le cycle.

 

Effectivement, cette hypothèse peut être considérée, mais alors une grande partie de notre étude deviendrait illogique ! Or tout doit rester logique, du début jusqu’à la fin, si cette étude doit encore permettre à l’humanité de s’ouvrir à un plus grand savoir.

 

Abdruschin le précise lui-même pour ses propres écrits :

 

« Tous mes traités sont de genre purement objectif, édifiés sur la pensée humaine logique, ce par quoi je m'efforce de ne pas abandonner le terrain solide de la logique objective. Ils ne reposent pas sur des communications médiales ou des processus similaires. Mais c'est aussi la raison pour laquelle ces exposés exigent et supportent, de la part de chaque lecteur et auditeur, d'être examinés à fond, en toute indépendance. Chacun doit constamment s'examiner pour savoir si, en cela, il peut ou non suivre avec conviction, il doit aussi n'accueillir que ce qu'il tient pour juste, en fonction de son éclairage personnel et diversifié. » (Réponse aux questions : 19 « Qui est le Fils de l’Homme ? »)

 

Il va de soi que chaque lecteur doit en faire exactement de même avec cette étude, comme cela a déjà été expressément mentionné en introduction du livre.

 

Quant à la conviction, Abdruschin précise que l’être humain ne doit pas accepter quelque chose qu’il ne peut comprendre :

 

« Cela ne dure pas longtemps avant qu’ils ne se heurtent à des obstacles, qui se tiennent en contradiction les uns avec les autres. Même avec la meilleure volonté, rien ne veut plus aller ensemble. Ils s'y perdent et laissent des lacunes, qui, malgré toute la rumination, ne peuvent plus être comblées. Maint être humain s'imagine alors que, en de tels emplacements, c'est la foi qui doit être prise comme produit de remplacement, lorsque la pensée logique ne trouve pas de prise. Mais ceci est faux !

 

L'être humain ne doit pas croire en des choses qu'il ne peut pas saisir ! Il doit chercher à les comprendre; car, autrement, il ouvre la porte toute grande aux erreurs, et, avec les erreurs, la Vérité, Elle aussi, est constamment dépréciée.

 

Croire sans comprendre n'est que fainéantise, paresse de penser ! Cela ne conduit pas l'esprit vers le Haut, mais l'oppresse vers le bas. C'est pourquoi, haut le regard, nous devons examiner, rechercher. L'impulsion pour cela ne repose pas en vain en nous. » (Exposé n°2 §24-25 « Éveillez-vous ! » - Message du Graal – Grande Édition – Abdruschin) 

 

La conviction n'arrivant que par un soupesage et un examen sans égards, il est donc ici capital de comprendre pourquoi Éphèse ne peut pas être la première Partie dans le cycle de la matière.

 

 

 

Si tel était le cas, Éphèse se trouverait, non pas au niveau du tournant cosmique à l’Ouest, mais au niveau de l’entonnoir de la décomposition à l’Est.

 

Or ce n’est pas possible, car cela nous obligerait, dans une foi aveugle, à occulter les considérations suivantes :

 

1) Abdruschin précise que, du point de vue de la Terre, les ténèbres se trouvent à l’Ouest et la Lumière à l’Est. En positionnant la Terre au niveau de l’entonnoir, ténèbres et Lumière seraient à l’Ouest de nous. Or la seule possibilité logique est qu’Éphèse et la Terre, fortement enténébrées, se trouvent à l’Ouest, entre ténèbres et Lumière (voir chapitre 8 du livre).

 

2) La première partie du cycle de la matière a duré 14 milliards d’années jusqu’à l’incarnation des germes d’esprits sur Terre à l’Ouest. Comment d’un seul coup, pouvons-nous alors nous retrouver à l’Est au niveau de l’entonnoir ? Dans le cycle normal de la matière, c’est impossible ! La Terre doit encore vivre 4 milliards d’années (voir chapitre 7). Celle-ci est en effet dépendante du cycle du Soleil. Quand il aura épuisé toute son énergie, notre soleil deviendra une géante rouge, puis une naine blanche, avant de se décomposer totalement et atteindre l’entonnoir en vue d’un nouveau cycle. La seconde partie du cycle de la matière doit donc durer autant de temps que la première partie, soit des milliards d’années.

 

3) Les germes d’esprit se sont incarnés à la moitié du cycle à l’Ouest, il y a environ trois millions d’années. Or à l’échelle du temps, nous sommes toujours à l’Ouest, car 3 millions sur 14 milliards d’années ne font que 0.02% du temps. Conclusion : dans le grand cycle de la matière, nous avons à peine bougé ! Il est alors impossible de se retrouver à l’Est face à l’entonnoir.

 

4) Dans le Message, il est précisé que le Fils de l’Homme « vient pour la fin de la première partie de la matière ». Certains lecteurs pourraient comprendre « vient pour la fin de la première Partie cosmique de la matière ». Or ici, il faut bien comprendre : « vient pour la fin de la première partie du cycle de la matière », soit précisément à l’Ouest, correspondant aux années de son parcours terrestre de 1875 à 1941, et plus précisément au tournant cosmique de 1929 !

 

5) Le genre allemand, « l’esprit allemand », qui doit guider l’humanité, se situe à la fin du tempérament mélancolique et au début du tempérament colérique, celui de l’action. Abdruschin le précise dans les paroles suivantes : « Les mélancoliques, auxquels appartiennent les Allemands et tous les Germains, se tiennent devant leurs actes véritables. Ils se tiennent devant un éveil pour l'action ! » (Exposé n°25 §13 « Le tempérament » – Résonances I du Message du Graal – Abdruschin)

 

Nous sommes donc bien à l’Ouest, juste au-devant de l’éveil pour l’action du tempérament colérique !

 

6) Le Règne de 1000 ans et la libération de Lucifer ne peuvent se trouver au niveau de l’entonnoir à l’Est, mais bien à l’Ouest dans un processus de maturation encore possible dans le cycle, avant les périodes finales de récolte et de décomposition.

 

7) Prenons enfin quelques exemples pour illustrer nos propos. Imaginons tout d’abord un boomerang : une fois lancé, il part selon une trajectoire circulaire. Or, à un moment donné, et à un seul, il revient vers le destinataire. C’est cela le grand virage des mondes ou tournant cosmique, et celui-ci se trouve à la moitié du cycle, en parfaite opposition par rapport à la source, l’origine qui est en même temps la fin, l’entonnoir. Or, lorsqu’il est dit que « la fin rejoint le commencement », cela signifie qu’à partir du moment où nous avons passé le tournant cosmique à l’Ouest, la matière se dirige alors incontestablement vers sa fin, vers le cône de l’entonnoir, tout comme le boomerang revient d’une façon certaine à son origine. De même la pomme mûre, s’étant développée durant six mois, va infailliblement vers sa décomposition, une fois tombée au sol. La décomposition est lente au début, puis va de plus en plus vite, au fil du temps. Prenons un grand entonnoir et remplissons-le entièrement d’eau. L’eau que nous voyons en surface est dans l’entonnoir. Et pourtant, nous n’avons pas l’impression qu’elle s’y trouve. Elle semble immobile, comme si de rien n’était, mais elle commence malgré tout lentement à descendre, puis plus rapidement, pour être littéralement éjectée de l’autre côté. C’est un peu le même processus dans la Création, d’Ouest en Est.

 

Toutes ces remarques apportent suffisamment de preuves en faveur de l’hypothèse qu’Éphèse se trouve actuellement à l’Ouest, au niveau du Tournant cosmique, et est donc la dernière des Parties cosmiques habitées dans le cycle de la matière.

 

Or nous devons encore ici nous arrêter sur un constat particulièrement étonnant concernant les deux passages troublants du Message de 1931, cités précédemment :

 

Abdruschin a tout simplement enlevé ces deux passages dans sa révision faite entre 1939 et 1941, que l’on retrouve ensuite dans l’édition posthume de 1949. On ne relève plus aucune mention du fait que notre Partie cosmique serait en première place, dans le Message dit « de dernière main » de 1949 !

 

Ceci est éminemment intéressant ! Pourquoi Abdruschin a-t-il décidé d’enlever ces deux passages ? Nous ne pouvons y répondre précisément, mais le fait que ceux-ci n’apparaissent plus dans la dernière version de cet exposé enlève alors toute confusion et incompréhension, comme c’était le cas dans l’édition de 1931.

 

Certains des lecteurs du Message de 1931 pourront penser que ce n’est pas Abdruschin qui les a enlevés.

 

Il ne s’agit pas ici de polémiquer sur les différentes versions du Message, mais de faire ce constat objectif : ces passages ont bien été supprimés. Dans notre travail de recherches, nous avons le devoir d’y réfléchir et de nous demander « pourquoi » ?

 

Tout d’abord, à notre avis, c’est bien Abdruschin lui-même qui les a enlevés, car qui l’aurait fait à sa place et pourquoi ? Nous appuyons cet avis sur la déclaration faite par Irmingard Bernhardt, en date du 15 mai 1956, qui atteste que ce travail de révisions et de modifications du Message a bien été réalisé par Abdruschin entre 1939 et 1941 avec son aide.

 

Ce travail de rectification du Message avait même été entrepris bien avant 1939. En effet, à partir de 1937, par l’intermédiaire des Éditions « die Stimme » de Zurich, les exposés du Message devaient de nouveau paraître en livrets. Ainsi, le premier livret, avec les neuf premiers exposés du Message 1931, sort à la fin de l’année 1937. Or, lors de cette parution, et donc du vivant d’Abdruschin, nous retrouvons déjà la plupart des corrections faites dans le Message 1949. Ce constat est une preuve irréfutable qu’Abdruschin a fait des modifications de son Message entre 1931 et 1941. En réalité, Sa Parole a continuellement évolué depuis sa genèse.

 

Prenons un exemple, concernant les âmes déformées (Exposé n°78 « Sexe »).

 

Dans le Message de 1931, le passage en italique suivant :

 

« Voilà pourquoi un esprit humain parcourt très fréquemment ses vies terrestres alternativement dans des corps masculins ou dans des corps féminins, selon les changements de son état intérieur. Et ceci est nécessaire afin que toutes les capacités ou facultés du germe d’esprit arrivent peu à peu à se développer. »

 

a été remplacé, dans le Message 1949, par la phrase :

 

« Mais il s'agit alors d'un état qui n'est pas naturel et résulte d'une déviation forcée et délibérée ».

 

Avouons que cette dernière phrase est beaucoup plus compréhensible. Car avec l’indication donnée dans le Message de 1931, nous pouvions comprendre exactement le contraire ! Abdruschin a donc remplacé cette phrase pour une meilleure compréhension du sujet, sujet qu’Il reprend et développe ensuite d’une façon plus claire dans ses exposés ultérieurs.

 

Ainsi lorsque nous étudions la Parole, nous devons prendre toute la Parole, ne rien laisser de côté, tout examiner, car la Parole est vivante !

 

C’est aussi pour cela que, dans notre étude, nous avons aussi considéré une référence d’Abdruschin qui n’apparaît que dans la version de 1949. Nous la citons ici de nouveau intégralement, tant elle est importante :

 

« La décomposition périodique de toutes les matières à un moment précis de leur révolution est une conséquence découlant de la circonstance selon laquelle sont autorisés à s’y développer les grains de semence d’esprits humains, lesquels portent en eux la faculté de libre décision.

 

Étant donné que cette faculté de libre décision ne choisit pas toujours le chemin ascendant vers la Lumière, il se produit une densification des matières, non voulue par la Lumière, qui rend celles-ci plus lourdes et les pousse vers le bas sur une voie qui les conduit vers l’hypermaturité et vers l’entonnoir, qui, sur tout, agit comme un filtre purificateur, dans lequel, simultanément, s’effectue la décomposition.

 

Une Partie cosmique - ou un corps cosmique - de la matière, sur laquelle les esprits humains se développant sont, dans tous leurs désirs et leur pur vouloir, uniquement accordés sur la Lumière, demeure plus lumineuse et, de ce fait, reste plus facilement à une hauteur qui, sans interruption, est capable de pleinement recevoir les vivantes Forces de rayonnement en provenance de la Lumière, et demeure ainsi constamment fraîche et saine en vibrant dans les Lois de la Création, et c’est aussi pourquoi elle n’arrive pas, non plus, sur la voie qui doit nécessairement conduire à l’hypermaturité et à la décomposition.

 

De telles Parties passent, conformément à la nature, donc de façon voulue de la Lumière, bien haut au-dessus de tout cela.

 

Ne sont malheureusement concernées par ceci que très peu de Parties. À cet égard, c’est le spirituel humain - qui est autorisé à s’y développer - qui en porte la faute, parce qu’il a choisi les faux chemins et s’y maintient obstinément malgré toutes les exhortations» (Exposé « Je suis la résurrection et la Vie, nul ne vient au Père que par moi » – Message du Graal – Édition posthume – Abdruschin)

 

Ce passage, long de plusieurs paragraphes, est capital, et n’a pu être écrit que par Abdruschin lui-même. Doit-on se priver de ce savoir important sous prétexte qu’il a été donné dans la version posthume de 1949 ? Et au contraire, doit-on se priver de la grande édition de 1931, et par exemple de son dernier et très important exposé « Et cela s’accomplit ! », qui n’apparaît que dans cette édition, sous prétexte de l’existence de l’édition dite « de dernière main » ?

 

Arrêtons donc toutes ces attitudes sectaires et querelles pour savoir quelle version doit être retenue comme « légitime ». Depuis des décennies, cela n’a apporté que confusion, stagnation et régression.

 

A titre personnel, je travaille, comme mes lecteurs l’ont certainement déjà remarqué, en particulier avec la grande édition de 1931, mais il m’arrive parfois d’examiner les autres versions. J’essaie également de travailler avec l’œuvre originale en langue allemande, notamment si j’ai un doute sur les différentes traductions françaises.

 

Il va de soi que chacun est libre de lire la version qu’il souhaite. Que chaque lecteur de la Parole Vivante ait donc le Message avec lui, sur son bureau, sur son sofa, sur sa table de nuit ou dans son porte-documents, qu’importe. L’essentiel est qu’il le lise et l’approfondisse avec les meilleures intentions et dispositions possibles, quelle que soit sa version ou sa traduction !

 

Abdruschin a, au cours de sa vie, apporté de continuelles modifications à son travail, à son Message. La Parole n’est pas tombée instantanément toute seule du Ciel, en 1931. Il a dû la former, la modeler, la reformuler, comme une pâte à pain. Doit-on continuellement se battre sur la forme de la Parole, au point d’en oublier complètement le fond ?

 

Je souhaite livrer à mes lecteurs une expérience vécue sur le sujet, car les expériences personnelles restent encore, de loin, le meilleur qui puisse arriver à chacun pour nous faire vivre et comprendre la Vérité…

 

J’étais en voyage à Bischofwerda, il y a quelques années, dans le cadre de mon étude exposée dans l’ouvrage « La Vérité en Images ». Je pus notamment visiter la chambre natale d’Abdruschin de la maison Gambrinus, accompagné par un responsable des lieux qui s’était spécialement déplacé de Dresde à cette occasion. Alors que je faisais le tour de la pièce, silencieux, et regardais les différents ouvrages exposés dans des vitrines, notamment le Message édition 1931, ce monsieur rompît le silence pour me dire :

 

« Cette version du Message n’est plus éditée, car l’humanité a trop chuté. Un nouveau Message a été diffusé à la place, à partir de 1949, plus adapté à notre humanité, etc… » C’était la version officielle, que j’avais moi-même souventes fois entendue.

 

Or juste en face de moi, une photo d’Abdruschin était accrochée au mur. Abdruschin me fixait intensément du regard… Nous étions dans la chambre natale… au sommet de la Pyramide… au plus haut degré de la Vérité… au paroxysme de la situation. Abdruschin me regardait... Devais-je garder le silence ? Non, je devais répondre quelque chose. Abdruschin me regardait toujours… Devais-je faire, ici, dans ce lieu hautement symbolique et imprégné de sérénité, la « guerre » ou avoir des propos de discorde ? Non !

 

Je sentis fondre sur moi une réponse simple et claire, sans verbiage, et je répondis alors : « Vous affirmez que l’humanité a chuté et que, par conséquent, Abdruschin nous a légué sa dernière version de 1949. Admettons. Et si l’humanité remonte un jour, aura-t-elle la possibilité de lire de nouveau le Message de 1931 ? ».

 

Mon interlocuteur, ébahi, me regarda quelques secondes, droit dans les yeux. Aucun mot ne put sortir de sa bouche. Aucun ! Mais ses yeux, grands ouverts, me signifiaient clairement : « Oui, Monsieur, vous avez certainement raison ».

 

Nous sortîmes de la chambre, sans dire un mot de plus sur le sujet. Inutile.

 

 

 

Après cette longue digression, toutefois nécessaire, revenons au sujet qui nous préoccupe présentement :

 

Notre Partie cosmique Éphèse est-elle la première ou la dernière dans le cycle de la matière ? C'est comme un casse-tête ou puzzle dans lequel il faut positionner exactement toutes les pièces.

 

Pour nous aider, nous allons maintenant examiner les œuvres annexes données du temps d’Abdruschin.

 

Revenons d’abord à l’Apocalypse de Jean des « Appels de la Création originelle » (Éditions « der Ruf » - 1935).

 

Au début de la Révélation, une annonce particulière fut donnée pour chacun des anges gardiens des Parties cosmiques ou communautés du monde :

 

« Écris ce que J'ai dit jadis aux sept communautés. Ce que Je leur ai crié autrefois, Je le dis aussi aujourd'hui : Écris ! (…) Et, dans la main éternelle, l'étoile gardienne de la Partie cosmique SMYRNE s'illumina. Et une voix prononça (…) Tremblotante, l'étoile du gardien de PERGAME vacillait, et la voix puissante parla (…) À présent, l'étoile de THYATIRE luisait, et la voix criait (…) L'étoile de la Partie cosmique SARDES scintillait très faiblement. Et la voix dit (…) Le gardien de PHILADELPHIE brillait, et la voix dit (…) Dans la main du Sublime, l'étoile du gardien de LAODICÉE était quasiment sans lueur. Et la voix cria (…) La dernière étoile flamboyait : le gardien de la communauté ÉphEse. Et la voix annonça (…) »

 

De prime abord, nous pouvons supposer que l’annonce a été adressée dans cet ordre chronologique en fonction de leur positionnement dans le cycle.

 

Par conséquent, la première Partie cosmique dans le cycle serait Smyrne, puis Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée et enfin Éphèse. Nous constatons donc que dans l’Apocalypse de Jean (de 1935), Éphèse est bien citée comme étant la dernière.

 

À noter cependant que dans la Bible, Éphèse est mentionnée comme étant la première : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.

 

Poursuivons l’examen. Les sept Parties cosmiques font référence aux sept communautés ou sept Églises d'Asie mineure, appartenant à la Grèce antique. Même si ce rattachement des Parties cosmiques à des cités « terrestres » ne doit être pris que dans un sens purement symbolique, nous devons toutefois les examiner d’un peu plus près, car elles pourraient nous donner des indications sur cette chronologie des annonces faites aux Églises.

 

Selon les historiens, l’Apocalypse aurait été écrit vers la fin du premier siècle, sur l’île grecque de Patmos dans la mer Égée. Les sept Églises étaient sept communautés diocésaines, sept cités d’Anatolie et faisaient face à l’île de Patmos. Selon la Bible, Jean aurait fait une lettre à chacune de ces sept cités, pour leur donner un message.

 

Ces cités ont bien existé et pour chacune d’entre elles, il subsiste encore de nos jours des traces et des vestiges. A Éphèse par exemple, le temple « l’Artémision », grand sanctuaire dédié à Artémis, la déesse tutélaire de la cité, comptait parmi les Sept Merveilles du monde.

 

Ces sept Églises d’Asie ainsi que l’île de Patmos sont parfaitement localisables sur une carte géographique :

 

Nous pouvons alors remarquer une cohérence avec la chronologie des annonces faites :

 

-          dans la Bible : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.

 

-          Dans l’Apocalypse de 1935 : Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée et Éphèse.

 

C’est comme si une grande route circulaire reliait les sept cités entre elles afin qu'un messager, en suivant le chemin le plus court, puisse s'y rendre !

 

Éphèse, à la pointe de ce circuit circulaire vers l’Ile de Patmos, peut ainsi être considérée comme étant la première des cités visitées, mais aussi comme la dernière, car à partir de Patmos, il faut naturellement passer par elle et y revenir pour faire le circuit complet, d’où sa situation particulière parmi les sept cités. Éphèse était par ailleurs un grand port dans l’antiquité et permettait à l’évidence d’atteindre l’île de Patmos avec facilité.

 

Nous retenons de ce constat que la chronologie donnée dans l’Apocalypse a certainement été interprétée selon une localisation géographique terrestre des différentes cités de l’époque. Mais nous ne pouvons pas pour autant conclure que cela corresponde avec l’ordre temporel des Parties cosmiques.

 

 

 

Examinons donc maintenant un autre texte reçu dans l’entourage d’Abdruschin : « Témoignages de l’Événement de Lumière – Marie Madeleine – 2ème partie » paru en 1935 dans le volume 1 « Réveil des temps passés » aux Éditions « Der Ruf ».

 

Au début de ce texte, nous retrouvons les annonces faites aux anges, dans une chronologie identique à la Bible : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée.

 

Par ailleurs, nous pouvons déterminer le niveau de pesanteur de chaque Partie cosmique selon leur nature plus ou moins lumineuse ou enténébrée.

 

Concernant Éphèse en particulier, Abdruschin donne une indication claire en précisant que « la Terre appartient à la Partie cosmique qui vaut comme la deuxième place de la densité. Il y a donc encore une Partie cosmique qui est encore plus dense, par conséquent est aussi encore plus étroitement limitée dans la notion de temps et d’espace. » (Exposé n°85 §3 « Et mille ans sont comme un jour » – Message du Graal – Grande Édition – Abdruschin).

 

Ainsi, si nous considérons maintenant l’ordre des Parties cosmiques suivant leur degré de pesanteur, de la plus lumineuse jusqu’à la plus enténébrée, nous avons en premier Smyrne, puis Philadelphie, Thyatire, Laodicée, Sardes, Éphèse et pour finir Pergame.

 

Nous pouvons ainsi, comme sur une partition de musique, les positionner suivant les deux paramètres étudiés : le temps et la pesanteur :

 

Suivant ce graphique, nous constatons qu’Éphèse la première, aurait donc été, dès le tout début du cycle, fortement enténébrée… Puis Smyrne, suivante dans le temps, serait la plus lumineuse d’entre toutes… Ensuite Pergame, la plus entenébrée de toutes, apporterait alors de nouveau une chute abrupte, dans cette « partition musicale ».

 

A première vue, il est difficile d’en comprendre la cohérence. Il semble qu’il y ait un problème, sauf à admettre l’hypothèse que les Parties cosmiques sont complètement indépendantes les unes des autres.

 

Or ce n’est pas le cas !

 

En effet, un peu plus loin dans ce même texte, un passage intéressant nous l’indique :

 

« Les erreurs des sept communautés ainsi que leurs préférences sont descendues sur Éphèse. Smyrne l’a reçu comme son Seigneur, Thyatire a dompté le mal avec Sa Force. Mais sur Philadelphie, ils ont conservé Sa Parole et le Seigneur les a préservés en conséquence de la tentation ».

 

Ce passage nous indique clairement que les Parties cosmiques qui précèdent peuvent influencer les suivantes et qu’Éphèse serait bien la dernière dans le cycle, car ayant reproduit les erreurs de toutes les Parties précédentes…

 

Cela voudrait pour ainsi dire qu’à l’échelle de la Création, « les péchés des pères se vengent jusqu'à la troisième et quatrième génération ! ».

 

Abdruschin mentionne ce passage biblique dans son exposé « Lié à la Terre » (Exposé n°18 §2 – Message du Graal – Grande Édition) en prenant l’exemple d’un père qui induit son enfant en erreur en lui disant qu’il n’existe pas de vie après la mort. Son enfant l’acceptant, influence ses propres enfants, etc… Or le père ne pourra se libérer de son erreur initiale qu’à partir du moment où l’un de ses descendants reconnaîtra et suivra le vrai chemin et exercera aussi une influence sur son entourage.

 

Dans notre cas, cela signifierait que, petit à petit ou de proche en proche, les Parties cosmiques auraient progressivement chuté, d'une part à cause de leurs propres fautes et d'autre part à cause des erreurs des Parties précédentes ! On doit dire que cette assertion est quelque peu singulière, voire dérangeante. Et pourtant…

 

Reprenons le texte sur Ismaniela. Un peu plus loin dans le récit est relatée, cette fois-ci, la chronologie de la descente de Parsival à travers les Parties cosmiques.

 

Parsival commença son cheminement dans la matière en allant… sur la Partie Smyrne, la plus lumineuse ! Il ne commença donc pas son périple sur Éphèse ! Puis Il alla sur Thyatire, aussi lumineuse, ensuite sur Philadelphie, encore très lumineuse.

 

Pour autant, commença-t-Il son périple par Smyrne parce qu’elle était la plus lumineuse ou parce qu’elle était la première dans le cycle ?

 

Nous affirmons ici que c’est parce qu’elle était la première ! Et c’est aussi parce qu’elle était la première, qu’elle était la plus lumineuse et pure, comme une première neige, immaculée.

 

Dans notre schéma, nous pouvons commencer à replacer les Parties cosmiques suivant cette logique et selon le cheminement de Parsival dans la matière :

 

Comme déjà dit, ces trois premières Parties cosmiques visitées sont lumineuses. Toutefois nous constatons que, dès la seconde Partie, Thyatire induit une légère chute vers le bas, rattrapée ensuite quelque peu par Philadelphie, sans pour autant que cette dernière puisse revenir au niveau de la pureté de Smyrne.

 

Le récit ne précisant pas la suite du cheminement de Parsival, nous ne pouvons pas terminer le graphique et devons rechercher d’autres indices ailleurs.

 

 

 

Examinons par conséquent un autre texte : « Is-ma-ël, précurseur de l’esprit de Vérité à travers les sept Parties cosmiques », paru dans la revue mensuelle « die Stimme » en 1937. Malheureusement encore, ce récit reste inachevé, suite aux événements de 1938 (annexion de l’Autriche à l’Allemagne nazie) et le récit d’une cinquantaine de pages ne retrace l'action d'Ismaël que sur deux d’entre elles : Smyrne et Thyatire.

 

Cela est regrettable mais ce texte publié apporte toutefois une preuve suffisante pour notre travail d’examen : le précurseur de Parsival a également fait le même cheminement que Lui dans la matière, en commençant par Smyrne, puis Thyatire !

 

 

 

Un dernier texte, nouvellement découvert et traduit depuis peu en langue française, nous a enfin permis d’avoir la confirmation totale.

 

Il s’agit d’un texte différent, également intitulé « Is-ma-ël », qui porte la date de 1937. Ce texte est resté un manuscrit dactylographié. La date qui figure à la dernière ligne (7 septembre 1937) montre qu’il n’a pas pu être inséré dans une revue ou édité à l’époque, toujours à cause des événements de 1938. Cependant son authenticité semble évidente de par la nature même du texte.

 

Et ce texte inédit nous présente le cheminement complet d’Ismaël !

 

Ismaël commença donc son chemin sur Smyrne, Thyatire et Philadelphie : nous retrouvons ici nos trois premières Parties cosmiques lumineuses.

 

Puis il « descendit » encore pour se retrouver sur Laodicée, où d’après le texte, « c’était la première guerre dans la matérialité, la première répercussion des influences lucifériennes ».

 

Dans la chute sensible des Parties cosmiques qui semble s’amorcer, c’est donc sur Laodicée que l’on rencontre pour la première fois la guerre. Quand on voit notre pauvre Terre avec toutes ses guerres continuelles, nous comprenons que nous sommes encore bien au-dessous de Laodicée, dans l’échelle de la pesanteur !

 

Le texte précise entre autre qu’« une durée considérable de cycles s’écoule avant qu’Ismaël ne descende, car le développement des Parties cosmiques respectives était d’un autre genre, et le départ d’Ismaël devait également s’ajuster à cela. Conformément à la volonté de Dieu, le bandeau de l’oubli fut placé devant les yeux de l’esprit initié. »

 

Ce dernier passage est intéressant car il montre à lui seul qu’il y a bien un laps de temps important entre deux Parties cosmiques voisines, dans leur processus de maturation. Cela apporte la preuve qu’elles ne sont pas nées simultanément, comme nous aurions pu aussi l’envisager, mais bien l’une après l’autre dans le cycle, et Ismaël devait en tenir compte avant d’aller plus loin.

 

Une fois sa mission achevée sur une Partie, Ismaël remontait toujours ensuite à son origine, dans la Création primordiale. Il ne redescendait sur la Partie suivante que lorsque le moment était venu, avec le bandeau sur les yeux.

 

Et « la Mère universelle se pencha vers Ismaël pour la 5ème fois : (…) Ismaël, tu es fortifié. Une nouvelle pérégrination renforce ta volonté. Tu dois parcourir des chemins de souffrances, libre de karma, prendre sur toi ce qui est difficile, pour l’amour du savoir et du service élevés. »

 

Et Ismaël entama son chemin à travers la Partie cosmique Sardes, déjà bien enténébrée.

 

Puis, un peu plus loin dans le texte, il entreprend son 6ème voyage : « Bientôt, Ismaël, tu plongeras dans la densité pour la 6ème fois ». Et Ismaël entama son chemin vers Pergame, « le plus court et le plus difficile ».

 

Et pour finir « Ismaël commença son 7ème chemin vers la densité de la matérialité. Le Seigneur avait choisi un peuple élu, les Ismains, la tribu spirituelle d’Ismaël. Ismaël descendit en tant qu’Ismaël dans ce peuple à Éphèse ».

 

Nous pouvons ici arrêter la citation. Ce texte est sans équivoque !

 

Éphèse est bien la septième et dernière !

 

Ismaël est venu sur Éphèse après toutes les autres et par voie de conséquence, Parsival en tant que Prince Abd-ru-shin il y a 3500 ans, est également venu sur Éphèse en dernier.

 

Éphèse est la dernière Partie cosmique visitée. Et elle ne peut être que la dernière dans le cycle !

 

Si nous complétons maintenant notre schéma inachevé, nous remarquons alors clairement la chute des esprits humains de notre Création entière, au fil du temps :

 

Mis à part un petit sursaut de Philadelphie, et aussi finalement d’Éphèse, ceci grâce à la venue de la Parole par trois fois sur la Terre, l’humanité de la Création entière n’a pas cessé de chuter. De proche en proche, graduellement, progressivement…

 

On comprend maintenant mieux pourquoi, comme nous l’avons plusieurs fois exprimé dans le livre, Jésus est venu sur notre Terre, notre dernière Partie cosmique avec encore un peu de Lumière dans les ténèbres, afin de pouvoir « sauver la Création entière », car sinon l’humanité de cette Création aurait fini par sombrer complètement, et faire chuter la matière avec tout ce qu’elle contient.

 

 

 

Pour conclure, le cycle de la matière est immensément grand, selon notre entendement, et pourtant, les Parties cosmiques sont finalement très proches les unes des autres… A l’échelle de la Terre, c’est comme si elles étaient des pays voisins. Or on sait qu’un peuple peut exercer une influence sur ses voisins.

 

Cela nous donne, à nous Terriens d’Éphèse, les derniers, une immense responsabilité, pour qu’enfin nous reprenions le chemin ascendant.

 

Non pas pour notre unique sauvetage, mais pour la libération des humains des Parties précédentes, encore liés à la matière par leurs erreurs qui ont pu nous influencer, ainsi que pour les germes d’esprit des Parties suivantes qui, guidés par notre juste conduite, tels des enfants influencés par leurs parents, pourront alors monter beaucoup plus rapidement vers le Haut.

 

Les Parties cosmiques reviendront alors au niveau de pureté de la toute première Partie du cycle, Smyrne. Pureté que nous n’aurions jamais dû quitter.